Histoire de la Séquanaise

 

 

 

 

 

 

1888 : Naissance de la Séquanaise à l’initiative d’un groupe de jeunes hommes aidés par la municipalité. Elle est alors une société de gymnastique et de préparation militaire.

 

1891 : La société prend une place importante dans la vie polinoise et jurassienne. Les membres assistent aux obsèques de Jules Grévy (président de la République de 1879 à 1887) né et décédé à Mont-sous-Vaudrey.

 

1901 : Déclaration en préfecture en novembre. Première association déclarée à Lons-le-Saunier (n°001).

 

1904 : Association reconnue d’utilité publique en Juillet.

 

1909 : Association agréée par le ministère de la guerre, en ce qui concerne la préparation militaire et le tir.

 

1911 : Les jeunes filles font le apparition accompagnées de l’orchestre amical de l’association avec un premier concert-théâtre, au théâtre municipal de Poligny.

 

1914 : Mise en sommeil forcée par la mobilisation générale à la première Guerre Mondiale. Les activités reprendront en 1919.

 

1919 : Apparition de la compagnie de théâtre les Baladins.

 

1920 : La Séquanaise créée le Basket à Poligny. L’activité sera pratiquée au Champ d’Orain jusqu’en 2005, avant de prendre son indépendance.

 

1921 : La Séquanaise s’implante officiellement sur la champ de Foire, avec l’aide de Monsieur Hyacinthe Friant, alors directeur de l’ENIL et maire de Poligny.

 

1929 : L’association s’ouvre officiellement aux jeunes filles, avec au programme principalement : gymnastique, danse, théâtre.

 

1939 : Deuxième mobilisation, la Séquanaise se retrouve en baisse d’activité jusqu’en 1945.

 

1968 : La Séquanaise devient un foyer d’éducation populaire.

 

1970 : L’opération “1000 clubs de jeunes” touche l’association qui se voit attribuée un bâtiment en kit. Les jeunes ont alors un foyer pour se retrouver, avec un espace de jeux, distributeurs de boissons, etc.

 

1978 : La Séquanaise passe la barre significative des 1000 membres actifs.

 

1979 : Le “club” (structure de l’association) brûle et sera remplacé 1 an après par le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui.

 

1986 : La Séquanaise modifie ses statuts. Elle est désormais ouverte à toute personne quelle que soit sa nationalité.

 

1995 : Création du Secteur Jeunes. Au programme : activités physiques, culturelles, accompagnement dans l’élaboration de projets par les jeunes (sorties, colos…)

C‘est le 1er juillet 1901 que fut votée la loi voulue par le Président du Conseil Waldeck Rousseau et défendue à la chambre des députés par Georges Trouillot (député du Jura), loi extrêmement importante attendue depuis longtemps qui autorise les citoyens a s’assembler de façon permanente pour agir ensemble. Un siècle plus tard, la vitalité du mouvement
associatif n’est plus à démontrer : 800.000 associations en 2001. Créer une association était et demeure relativement simple : une déclaration en préfecture suffit, quitte pour l’association d’adopter un statut conforme à la loi.

 

Quelle fut la première association à se déclarer en préfecture de Lons-le-Saunier ? Eh bien ce fut la “Séquanaise”, société de gymnastique et de préparation militaire créée en 1888, assoupie de 1892 a 1901, relancée en 1901 par un petit groupe de jeunes polinois. C‘est en mai 1888, qu’un certain nombre de jeunes gens “sollicitent la bienveillance du Conseil Municipal pour aider à mettre en place une société de gymnastique”. Les membres de la commission initiative sont Gaston Dunand, Goy, Place, Ch. Bourgeois, Chapelle. Tous désirent mettre en place leur projet pour la fête nationale. La réponse du Conseil Municipal, présidé par Monsieur Clerc, la mairie de l’époque est enthousiaste. Le conseil est unanime “à donner satisfaction à la jeunesse qui comprend l’utilité des exercices propres à développer les facultés physiques de l’homme”. En conséquence, il nomme une commission où figurent M. Fromont et M. Malpeau “pour aider les exécutants dans l’organisation de leur société.”


Les statuts pour la création de la Séquanaise sont promptement rédigés dès juin 1888. Le Conseil Municipal animé des meilleures intentions soutient les jeunes gens près de la préfecture. Celle-ci autorise (autorisation obligat0ire jusqu’en 1901) la création de la Séquanaise en août 1888. C’est qu’en effet les buts de la nouvelle société de gymnastique et de préparation militaire correspondent à l‘état d’esprit de l’époque, entièrement tourné vers la “revanche” après la terrible défaite de 1870-1871 devant l’Allemagne. Il faut préparer les jeunes gens à la guerre pour la reconquête, souhaitée par beaucoup, de l’Alsace-Lorraine. Et l’article 1 de la Séquanaise ne dit-il pas: “il est fondé à Poligny une société de gymnastique, d’instruction militaire et d’escrime qui a pour objet de développer les forces du corps par l’emploi rationnel de la gymnastique, de préparer les jeunes gens au service militaire en les habituant à la discipline et en fortifiant l’esprit de patriotisme, d’égalité et de fraternité résultant du but commun et de l’absence de toute distinction sociale dans la pratique de gymnastique”. L’article 2 est lui aussi significatif qui dit “elle prend le nom de Séquanaise” et à pour devise : “un pour tous, tous pour la patrie” et pour insigne “une décoration aux couleurs de la ville”. Vaste programme que de former de jeunes patriotes déjà modelés, il est vrai, par la morale de l’école républicaine. Dans le même temps, les membres fondateurs précisent bien Article 3 que “la société s’interdit rigoureusement toute immixtion dans les affaires et les discussions politiques et religieuses”. Précision intéressante : pas “de discussion religieuse”, à une époque qui préfigure le climat du début du 20e siècle où cléricaux et anticléricaux vont s’affronter avec une violence que nous sommes loin d’imaginer. Mais il s’agit de préparer les jeunes gens au service militaire. La chose est sérieuse puisqu’une partie de l’opinion publique désire une guerre de revanche. Aussi, par sécurité, faut-il écarter de la société tout étranger. L’article 8 stipule “la société n’accepte que des français jouissant d’une bonne moralité. Aucune personne de nationalité étrangère ne pourra en faire partie à un titre quelconque”. La société (en 1888 on ne parle pas encore d’association) démarre donc. Son président, fondateur est Gaston Dunand. Deux moniteurs encadrent les jeunes gens, de 14 ans et plus, encore peu nombreux, une vingtaine. On voit vivre la jeune Séquanaise à travers les délibérations du Conseil Municipal. “Les répétitions” se déroulent dans la halle aux grains (Jacobins). Sollicité, le Conseil Municipal, toujours bien disposé envers les jeunes gens, vote des subventions pour l’achat de matériel, d’uniformes, pour des manifestations sportives exceptionnelles.

 

Les élus posent cependant des conditions: la Séquanaise s’engage à “prêter son concours et à se mettre à la disposition de la municipalité à l’occasion des fêtes qui pourraient y être données”. (avril 1889). En 1889, le Conseil Municipal met à la disposition de la société une pompe à feu afin que les élèves en connaissent le maniement si plus tard ils désirent être pompiers. Il faut penser à tout ! En mai 1890, grand événement pour la jeune société, elle participe e la XVIe fête fédérale de l’Union des Sociétés de gymnastique de France grâce en partie aux subventions municipales. La municipalité donne encore un gage de sa bonne volonté en obtenant de l’inspecteur d’Académie, la participation du professeur de gymnastique du collège à la formation des jeunes adhérents. En 1891, toujours, une délégation de la Séquanaise qui a pris sa place dans la vie polinoise et jurassienne, assiste aux obsèques de Jules Grévy. Tout semble aller pour le mieux et pourtant la Séquanaise connait une éclipse de 1892 à 1901. Pourquoi ? Les archives peu nombreuses il est vrai, ne le disent pas. Cependant nous apprenons par les délibérations du Conseil Municipal du 04/04/1901 qu’une demande présentée par plusieurs jeunes gens est envoyée à la commission de l’instruction publique et dont le but est de reconstituer la société de gymnastique. Le maire M. Richard, demande à voir. ll faut que les “répétitions” soient satisfaisantes pour qu’elle obtienne des subventions municipales. Finalement la Séquanaise étant en conformité avec la loi du 1er juillet 1901, est, comme il est dit plus haut, la première association déclarée en préfecture du Jura en novembre 1901. Elle sera reconnue d’utilité publique en juillet 1904. Le président d’Honneur en est M. Dumont, député, plus tard sénateur, puis ministre de la marine. Le président “actif” est Monsieur Bourgeois, un des initiateurs de 1888. De quoi l’association vit-elle ? des cotisations de ses membres et, bien entendu des subventions municipales. La municipalité aide les jeunes en autorisant, par exemple, la Séquanaise a faire manœuvrer ses gymnastes et ses jeunes “pupilles” dans la cour de la halle aux grains, elle paie l’éclairage de la salle (1906). Enfin, l’aide de la municipalité est précieuse, lorsque la société participe à telle ou telle manifestation. En 1907, par exemple, la Séquanaise est chargée d’organiser le concours de l’association des sociétés de gymnastique du Jura. Grande responsabilité. La fête se déroulera le 21 juillet. Le même jour, le Conseil Municipal décide que sera inauguré le buste de la République (œuvre de Syamour, fille de Wladimir Gagneur). La Séquanaise élargit ses activités puisque le 9 avril 1911 à 8 h 30 du soir (heure militaire), elle organise un grand concert au théâtre municipal avec le concours de plusieurs jeunes filles et l’orchestre amical de la Séquanaise. Au programme, quelques romances, quelques décors et deux comédies “je le veux” et “un mariage à la force du poignet”.

 

Timidement les jeunes filles font leur entrée à la Séquanaise. Bien sûr, gymnastes et pupilles ont leur place dans cette représentation, avec le “grand tournoi” des gladiateurs (12 gymnastes) et le “grand ballet des incroyables” exécuté par 8 pupilles. La guerre approche. En 1909, la Séquanaise est agréée par le ministère de la guerre, en ce qui concerne la préparation militaire, et le tir. Les munitions, minutieusement décomptées sont d’ailleurs fournies par le ministère. La société de tir compte une centaine de membres à la veille de la grande guerre. Malheureusement de nombreuses personnes étant mobilisées de 1914 à 1918, les activités vont se mettre en sommeil pendant cinq longues années. Elles reprendront dés 1919.

 

Jacqueline GAILLARD

 

Nous avons laissé la Séquanaise à la veille de la grande guerre. Créée en 1888, au lendemain de la cuisante défaite de 1870, l’association déclarée en préfecture des 1901 est, rappelons le une “société de gymnastique et de préparation militaire”. Peu a peu, cependant, nous l’avons vue évoluer, élargir ses activités, accueillir même quelques jeunes filles dans le cadre de ses galas annuels. En sommeil pendant le premier conflit mondial, elle va renaitre la paix revenue. influencée par les événements, la Séquanaise va suivre assez fidèlement l’évolution de la société, elle s’ouvre, s’adapte aux besoins sportifs, artistiques, culturels de ses adhérents. Elle est, en ce début de XXe siècle, l’association la plus importante de Poligny par le nombre de ses a dhérents, par la variété des activités qu’elle propose aux jeunes et aux moins jeunes. En 1919, donc, comme le souligne la municipalité en Conseil de mars “les sociétés de musique, de gymnastique, de tir” seront réorganisés des l’achèvement de la démobilisation (1919-1920). Monsieur Friant alors maire de Poligny et ce jusqu’en 1933 aide, de tout son poids, la Séquanaise dont le président est alors Monsieur Bourgeois jusqu’en 1926. C’est pourquoi le Conseil Municipal décide de doter la société d’un local qui leur permettra d’organiser le mieux possible, les “répétitions”, selon le terme de l’époque, de ses gymnases. Le 14 décembre 1921, par devant Maitre Quenot est signé un acte qui nous dit que “Monsieur Hyacinthe Friant, directeur de l’ENIL, chevalier de la Légion d’Honneur agissant en sa qualité de maire après délibération du Conseil Municipal en date du 5 septembre 1921, assisté de Monsieur Henri Vannet, receveur municipal de la dite ville… a cédé et délaissé à titre de bail à loyer à la société de gymnastique dite la Séquanaise dont le siège est à Poligny et qui est reconnue d’utilité publique, une maison située à Poligny, rue du 4 septembre n° 6 et 8 qui comprend construction, cour, aisances et dépendances et qui appartient à la ville. Le présent bail est consenti pour une durée de 18 ans “entières et consécutives”. La société est-il précise, assurera  les réparations intérieures et la Municipalité les grosses réparations. ll est précisé aussi que la ville de Poligny se réserve le droit de disposer de l’immeuble loué pour des conférences, réunions, bals et concerts sauf cependant quatre jours par semaine qui sont réservés à la société de gymnastique. Le loyer, symbolique, est de un franc par an. Le bail sera renouvelé jusqu’à nos jours. La Séquanaise “redémarre” donc.


Jusqu’en juin 1939, se succéderont à sa tête trois présidents : Monsieur Charles Bourgeois jusqu’en 1926, Monsieur Jules Crolet, de 1926 à 1938, Monsieur Marcel Chapuis de 1938 à 1954 (il sera reconduit après le 2e conflit). Notons que si Monsieur Bourgeois renonce à la présidence de la Séquanaise (de 1901 à 1926) c’est dit-il, “qu’elle ne fonctionne plus comme autrefois”. Il se plaint de “la mentalité des jeunes gens”. Jeunesse, jeunesse ! Auparavant Monsieur Bourgeois avait reçu au cours d’un banquet (républicain) les palmes académiques.

 

Voici le récit de ce banquet au restaurant Pasteur (1er mars 1925) : “Banquet de la Séquanaise – Dimanche dernier, 1er mars, la société de gymnastique, la Séquanaise fête son 40e anniversaire en un banquet servi au restaurant Pasteur, sous la présidence de M. Durand, Sous-Préfet et de M. Friant, Maire de Poligny. A la table d ‘honneur prennent place aux cotes de M. le Sous-Préfet et de M. le Maire, M. Bourgeois, président de la Séquanaise, M. Roberet, vice-président du Conseil de la Préfecture du Jura, Madame Charles Bourgeois, plusieurs membres honoraires du comité. Pendant tout le repas, règne la plus franche cordialité ; tous les convives font honneur au repas fort bien servi et admirablement cuisiné. M. Martinet, au nom du comité de la Séquanaise et des gymnastes, adresse quelques mots de compliments bien inspirés à M. Bourgeois que le gouvernement vient de récompenser de ses 25 années d’efforts et de persévérance à la présidence de la société en lui décernant les Palmes Académiques, que M. le Sous-Préfet lui remit. Un triple ban unanime salue cette remise de distinction. M. Friant, Maire, exprime ses chaleureuses et cordiales félicitations à M. Charles Bourgeois pour la distinction qu’il vient de recevoir en récompense de ses 25 années de présidence de la Séquanaise toujours prospère. Il y associe ses fils Gabriel et René qui ont su réorganiser la Société après la guerre et lui donner une vive impulsion. Après avoir remercié Mesdames Bourgeois, Dunant, Gay et Mongin d’assister à cette manifestation M. Friant les pria d’accepter d’être marraines des Pupillettes. Enfin, de nouvelles améliorations sont en préparation qui donneront tout le confort désirable à la salle de gymnastique. Des vœux de succès sont adressés aux gymnastes qui se rendront à Strasbourg où le Maire se fera un plaisir de les accompagner. M. le Sous-Préfet remercie M. Bourgeois d’avoir bien voulu l’inviter a présider le banquet de la Séquanaise aux cotes du dévoué et sympathique Maire de Poligny. ll félicite les dames de leur présence qui réhausse l’éclat de cette fête.ll félicite également le Président et tous ses collaborateurs des résultats obtenus par leur société et ajoute que c’est grâce aux nombreux groupements sportifs comme la Séquanaise, que le Parlement pourra envisager à son heure, la réduction du service militaire. Il assure la Séquanaise de la sollicitude agissante du Gouvernement de la République et il est heureux de constater que de son cote, la Municipalité fait dans ce domaine, comme dans tant d’autres, tout son devoir. M. le Sous-Préfet, délaissant les questions locales parle des grands intérêts du pays. Il s’arrête surtout aux deux grands problèmes qui dominent tout à l’heure actuelle : la sécurité et la paix d’une part, la situation financière et économique de l’autre.

 

Il montre les résultats déjà obtenus par le Gouvernement et demande aux assistants de lui faire confiance. ll termine en portant un toast au Président de la République. M. Charles Bourgeois après avoir remercié M. le Sous-Préfet et M. le Maire de Poligny d ‘avoir accepte la présidence de ce banquet, fait l’historique de la vie de la société et reporte sur tous ses collaborateurs de la Séquanaise, l’honneur de la distinction dont il vient d’être l’objet. Il donne de judicieux conseils aux gymnastes et félicite leur dévoué moniteur-directeur M. Rolland, pour les heureux résultats qu’il obtient. Tous ces discours sont chaleureusement et vivement applaudis. Les chansons et monologues clôturent dignement le banquet . Une quête fait au profit de la Caisse des Écoles pendant le repas, produit la somme de 52 F10. ” Soutenue par la municipalité, épaulée par l’école publique, la société qui dépend encore du ministre des armées reprend ses activités traditionnelles. Le tir par exemple.

 

Une concession a été accordée, par le domaine en foret de Vaivre qui permet d’organiser entrainements et concours, elle sera, elle aussi, reconduite jusqu’à nos jours. René Cuinet, membre de la Séquanaise. etudiant en histoire, a travaillé en 1988 sur les quelques archives de l’association datant de l’entre deux guerres. (archives en grande partie dispersées ou disparues lors de l’incendie de 1976 du Moto-Club). Son étude porte surtout sur le tir par exemple à partir des cahiers fournis par le 7e corps d’armée de Lons-le-Saunier, cahiers qui tenaient un compte précis des effectifs et des munitions fournies par l’armée. Le tir et par conséquent, en principe, la préparation militaire attire en 1919, 206 adhérents, ce nombre tombe à 85 en 1925, à 48 en 1926 pour remonter à 119 en 1932 et retomber à 56 en 1937. Comment expliquer ces fluctuations ? René Cuinet émet quelques remarques qui semblent pertinentes. Le contexte international jouerait un rôle qui tantôt pousse au pacifisme tantôt au contraire si la situation internationale est tendue, pousse au réarmement au moins moral. Par exemple, les effectifs sont relativement nombreux en 1919 : la France est “victorieuse” et fière de l’être : les jeunes gens sont encore moti- ves, l’armee est a la mode. En 1920, Emile Hugon obtient son certificat de préparation militaire “Honneur et Patrie” tandis qu’Andre Sellier est diplomé d’honneur dans le cadre de la préparation militaire et obtient un prix de tir. Ils diminuent sensiblement jusqu’en 1926 : au lendemain d’un conflit terriblement meurtrier, on aspire à la paix. Les traités ont été signes, on croit à la société des Nations, nos jeunes gens sont moins “vat-en-guerre”. La situation internationale s’assombrit au début des années 1930 : crise économique, montée du totalitarisme. Réflexe de défense ? Les effectifs remontent à 119 en 1932 pour ne compter que 56 adhérents en 1937 juste à la veille de la guerre. Il faut dire que le tir s’il entre, pour certains, dans le cadre de la préparation militaire, n’est pour beaucoup qu’une activité sportive parmi d’autres, une activité de loisir. Voici un palmarès d’un concours de tir organise en 1931 par la ville avec la participation de la Séquanaise. Nous y retrouvons quelques noms connus et même celui d’une dame : Madame Bonnotte. Les gymnastes de la Séquanaise participent activement aux différentes manifestations franc-comtoises. En 1924, par exemple, l’union des sociétés de gymnastique du Jura organise un concours. La Séquanaise demande et obtient l’acceptation de la ville comme siège de la compétition. La municipalité vote une subvention de 2000 francs mais recommande cependant à l’association de solliciter les commerçants, de former un comité d’0rganisation, d’ailleurs, la municipalité sera représentée par Messieurs Barbe, Fromont, Gay, conseillers municipaux. La fête aura lieu à Poligny. Le même jour sera inauguré l’éclairage public de la ville (12/07/1924). Lors de ce concours, Gaston ‘Fromont obtient un prix de gymnastique. La même année, c’est Besançon qui est le siège du 3e concours de la fete des sociétés de gymnastiques de Franche Comté. A cette occasion, Madeleine Sinthiot gagne le 4° prix au concours individuel de gymnastique artistique. C’est qu’en effet en 1924 est créée dans le cadre de la Séquanaise une section pupillettes qui compte au départ 33 membres. Ces jeunes filles sous la direction d’un moniteur font de la gymnastique et participent actuellement au gala annuel donné par la société. Le gala gymnique et artistique voit évoluer les gymnastes souvent d’un très bon niveau mais, annonçant l’activité théâtrale des années 1950 et 1960, on y joue aussi quelques saynètes comme “les deux timides” ou bien encore la “Marraine du Poilu” d’un certain Georges Chepper qui semble avoir été apprécié des organisateurs de ces galas. Les ballets comme le “ballet des heures fleuries” de Monsieur Fred permettent aux pupilles et pupillettes d’exercer leur talent. La musique n’est pas en reste puisque la Séquanaise possède sa propre “harmonie” qui participe a toutes les manifestations polinoises voire jurassiennes ou franc-comtoises. Nous savons aussi que dans les années 1920 nait une nouvelle activité de la Séquanaise : le basket qui connait un réel succès. ll évolue au Champ d’Orain et prendra, non sans aléas, tout son essor après la deuxième guerre mondiale. En effet, éclate en 1939, un conflit meurtrier qui, chacun le sait, ne s’achèvera qu’en 1945.

 

Jacqueline GAILLARD

 

 

 

 

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